Le recours aux stagiaires est plus fréquent. Primes, transport, restauration…, ils bénéficient d’un meilleur traitement. Les entreprises sont cependant moyennement satisfaites de leurs connaissances théoriques.
Les résultats de la 3e édition du baromètre du marché des stages au Maroc viennent d’être dévoilés. Réalisée par le portail Stagiaires.ma en collaboration avec le cabinet BMarketing, cette étude a été effectuée durant la période mai-juillet 2015 auprès d’un échantillon de 4 600 étudiants ayant effectué au moins un stage et de 520 recruteurs. L’édition comporte deux innovations majeures : l’intégration dans l’échantillon des étudiants ayant finalisé leur formation, ainsi que la prise en considération de la corrélation qui existe entre stage et employabilité des jeunes lauréats.
D’après les résultats, le taux de recrutement de stagiaires a augmenté de manière notable: 62% contre 41% en 2014. L’enquête montre également que les canaux de recherche via internet ont le vent en poupe. Avec 55% en 2015 contre 43% en 2014, le taux d’entreprises ayant fait appel à des stagiaires par le biais des réseaux sociaux a connu une hausse non négligeable de 12%, tandis que les sites de stage et de recrutement accaparent 47%. Force est de reconnaître cependant que la CVthèque interne reste l’outil prisé par les entreprises pour trouver des stagiaires. Avec 32% et 31% respectivement, les écoles et les réseaux personnels/professionnels sont aussi moyennement utilisés par les recruteurs.
Même tendance du côté des étudiants : les sites de stage, en dehors de l’école qui caracole en tête avec 64%, sont prisés par les demandeurs de stage à hauteur de 59%. S’en suivent les réseaux personnels/professionnels et les réseaux sociaux avec respectivement 44% et 38%.
La presse écrite reste toujours en bas du tableau avec seulement 1% au moment où les candidatures spontanées représentent 32%.
D’autre part, le baromètre révèle un écart entre les besoins et attentes des étudiants en matière de stage et ceux des recruteurs.
Sur le registre des secteurs, les recruteurs recherchent surtout des commerciaux (57%), des profils en production/technique (28%), en finance et gestion (27%), en informatique (25%). En face, les étudiants recherchent des stages en achats et logistique (19%), marketing et communication (18%), production/technique (15%) et en informatique (14%).
Faible taux d’embauche après un stage
Sur le plan de la durée du stage, 29% des recruteurs interrogés souhaitent offrir des stages de longue durée (6 mois et plus) contre 3% seulement d’étudiants souhaitant effectuer un stage d’une telle durée. Pour les stages d’une durée comprise entre 3 et 6 mois, le creuset n’est pas très important : 51% pour les recruteurs contre 42% pour les étudiants.
Toujours selon le baromètre, les entreprises attribuent de plus en plus des primes de stage. Elles sont 68% en 2015 contre 42% pour l’année précédente. La plupart de ces indemnités ne dépasse pas 1 000 DH (51%), contre 47% pour les primes dont le montant est compris entre 1 000 et 3000 DH. Seulement 2% des entreprises attribuent des primes dépassant les 3000DH.
D’autres avantages sont également accordés comme le transport (12% des entreprises), la restauration (9%) ou encore les chèques cadeaux (3%).
En matière de satisfaction, aussi bien du côté des recruteurs que des étudiants, le bilan est globalement mitigé. Par sommation, le taux de recruteurs dont la satisfaction tend vers le positif est de 51% contre 50% pour les étudiants. Concrètement, les entreprises apprécient moyennement les connaissances théoriques des étudiants (60%), leur sens de la communication (53%), leur capacité d’organisation/d’autonomie (50%) ou encore leur esprit d’initiative (61%).
En revanche, en matière d’assiduité et de ponctualité, le taux de satisfaction des entreprises reste en dessous de la moyenne (39%).
Du côté des étudiants, la tendance est relativement identique. Les étudiants globalement satisfaits des moyens mis à leur disposition représentent 65%, contre 48% pour le critère «délégation et responsabilisation», 52% pour «l’autonomie et la marge de manœuvre», 74% pour la «prise en compte des recommandations».
Enfin, l’employabilité des stagiaires reste faible. Ainsi, parmi les 37% des étudiants qui affirment avoir intégré le milieu professionnel, plus de la moitié (57%) ont été retenus juste après leur stage. Le taux des étudiants ayant été retenus après une durée de moins de 3 mois est de 22% contre 19% pour ceux ayant été embauchés 3 à 6 mois après leur formation.
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