78 % des entreprises marocaines font appel à des stagiaires. Une démarche de plus en plus courante car elle permet de réduire les coûts relatifs au recrutement. Toutefois, il n’est pas aisé de tomber sur la perle rare. L’étude réalisée en 2017 par Stagiaires.ma(1) sur un échantillon de plus de 48.000 étudiants et de 1.000 représentants d’entreprises nous en dit plus long. Les entreprises rencontrent en effet, des difficultés à mettre la main sur de bons profils, particulièrement les TPE (98%), contre (86%) pour les PME et (58%) pour les grandes entreprises et multinationales. Selon les entreprises sondées, ces contraintes sont, en grande partie, dues aux absences lors des entretiens (72%), et du manque de réactivité des écoles (71%).
La qualité des profils, le manque d’assiduité et la non-disponibilité des stagiaires pour certaines périodes sont également des facteurs de blocage. Même constat chez les étudiants. 73% des sondés peinent à trouver des stages sur mesure. C’est principalement la prise de contact avec les décideurs (71%) qui constitue un frein, vient ensuite le manque de suivi de candidatures (64%), le choix de l’entreprise (54%), ou encore la validation de leur problématique de stage et la réactivité de l’entreprise. L’étude met également en relief les disparités existantes concernant la période de stage. Alors que les sociétés déclinent leur offre de stages entre juillet et septembre (période de vacance) à hauteur de 57%, seulement 6% des étudiants sont à la recherche d’un stage. Plus de la moitié des entreprises optent pour des durées de stages longues de 3 à 6 mois, et 31% d’entre elles préfèrent avoir des stagiaires pour une période de plus de 6 mois. Et là encore les écarts se creusent. Du côté des étudiants, seulement 19% souhaitent effectuer des stages de plus de six mois et 38% choisissent une durée de 3 à 6 mois.
Malgré la forte demande de stagiaires, 55% des entreprises restent insatisfaites des profils qu’elles accueillent. Et seulement 18% déclarent en être satisfaites. Les sources d’insatisfaction sont majoritairement le manque d’écoute active, d’esprit d’initiative, d’organisation et d’assiduité. Même donne du côté des étudiants! Plus de la moitié d’entre eux sont déçus de leurs passages en entreprise. Ils se plaignent de l’absence d’encadrement et responsabilisation. La rémunération est aussi un facteur de mécontentement des stagiaires. En effet, 73% des managers indiquent ne pas dépasser 2.000 DH en prime de stage et 5% donnent plus de 3.000 DH.
Source : http://leconomiste.com/article/1007913-stages-l-offre-et-la-demande-encore-incompatibles