Stagiaires.ma a dévoilé, ce vendredi 19 juin, les résultats d’une étude sous le thème « l’impact du COVID-19 sur l’employabilité des jeunes au Maroc ». Il en ressort que 67% des recrutements et 64% des stages ont été reportés ou suspendus durant la crise. Toutefois, seulement 2% des entreprises prévoient de suspendre le recrutement de jeunes lauréats en 2020.
Cette étude a été réalisée du 2 au 30 mai 2020 auprès d’un échantillon de 13.005 étudiants, 1.279 lauréats et 812 entreprises. Elle vise à mesurer l’impact de la crise sanitaire sur les stages et l’insertion professionnelle des jeunes.
L’impact du Covid-19 sur les stages et l’emploi de jeunes : Reports et Annulations
Aussi bien en termes de recrutements que d’offres de stage, la pandémie du Covid-19 a impacté négativement l’employabilité des jeunes.
67% des recrutements ont été suspendus ou reportés pendant cette crise, contre respectivement 17% et 16% pour les recrutements maintenus et partiellement maintenus.
Il y a, toutefois, une disparité selon les différentes catégories d’entreprises : avec 61% de recrutements maintenus ou partiellement maintenus, les TPE ont moins fait appel à la suspension ou le report comme solution face à la crise. Elles sont suivies de loin par les PME (15%) et les grandes entreprises (13%).
En termes de stages, seuls 19% des stages ont été maintenus, tandis que 64% ont été suspendus ou reportés, le reste a été partiellement maintenu.
Là aussi, les TPE sont la catégorie qui a le plus sauvegardé ses offres de stages : 37% de stages maintenus et 28% de stages partiellement maintenus. Par contre, seulement 9% et 11% de stages ont été maintenus au niveau des PME et des grandes entreprises, en ordre respectif
Par ailleurs, pour les jeunes lauréats fraîchement en poste ou en instance de recrutement, la situation n’a pas été favorable : 86% des jeunes lauréats ont témoigné d’une suspension ou d’un report de leur recrutement à cause de la pandémie du Coronavirus. Et ceux en poste depuis moins de 6 mois ont été les plus impactés (37%).
En termes de types d’écoles, les jeunes lauréats des établissements publics sont plus touchés que leurs confrères du privé (61% de recrutements suspendus pour le public contre 37% pour les écoles privées). Un écart qui s’observe également au niveau des stages : si 62% des stages d’étudiants du public ont été suspendus, seulement 26% l’ont été pour ceux du privé.
Egalement, concernant l’accompagnement des étudiants dans ce contexte de crise, les résultats de l’étude font apparaître une nette disparité entre les établissements publics et les écoles privées : 98% des lauréats du public affirment n’avoir bénéficié d’aucun accompagnement pour la recherche d’une nouvelle opportunité contre 78% pour le privé.
Dans la même logique, un peu moins de la moitié des étudiants du privé (47%) affirment avoir été accompagnés par leurs établissements pour trouver une alternative au stage, contre uniquement 9% pour ceux du public.
Les entreprises beaucoup plus confiantes que les jeunes lauréats et les étudiants
Malgré l’incertitude liée à la crise sanitaire du Covid-19, 86% des entreprises confirment être confiantes par rapport à l’évolution de la situation (13% très confiantes, 17% confiantes et 56% moyennement confiantes).
Toutefois, du côté des étudiants et des lauréats, la confiance n’est pas toujours au rendez-vous : Uniquement 26% des lauréats sont confiants contre 44% du côté des étudiants.
D’autre part, seulement 31% des entreprises disent avoir de la visibilité sur leurs plans de recrutement de jeunes lauréats : seulement 7% des TPE ont de la visibilité, étant les plus impactées par la crise sanitaire, contre 49% pour les grandes entreprises et 37% pour les PME.
Malgré ce manque de visibilité, 40% des entreprises entendent augmenter le nombre de recrutements de jeunes lauréats comparativement à l’année 2019, au moment où 22% d’entre elles comptent maintenir le même nombre que l’exercice précédent. Seulement 2% des entreprises prévoient de suspendre leur recrutement de jeunes lauréats pour 2020.
90% des entreprises se sont mises exclusivement ou partiellement au télétravail
Imposé par les circonstances actuelles, le télétravail a été adopté par 49% des entreprises sondées et 41% d’entre elles ont opté pour le télétravail et le présentiel : les grandes entreprises se positionnent en tête des organismes à faire recours exclusivement au télétravail (57%) suivies de près par les TPE (53%) et les PME (38%).
En parallèle, seuls 10% des entreprises, toutes catégories confondues, ont opté pour le présentiel comme seule méthode de travail.
Du côté des jeunes lauréats, 86% d’entre eux réalisent les missions qui leur sont confiées exclusivement en télétravail, contre 11% pour le télétravail et le présentiel et 3% pour le présentiel uniquement.
Du côté des stagiaires, 100% des étudiants en stages, interrogés, confient être en télétravail. Une situation qui pourrait s’expliquer par la volonté des recruteurs de préserver la santé de leurs collaborateurs et de garder en présentiel que ceux dont la présence physique est indispensable au fonctionnement de l’entreprise.
Cette méthode de télétravail, quelque peu improvisée en raison du caractère inattendu de la crise, pose un certain nombre de défis pour les entreprises, les lauréats et les étudiants : en termes notamment de communication (84% des répondants), d’outils et moyens de travail utilisés (63%), de management (61%), de maintien du lien social (58%), d’organisation personnelle (57%).
Source : https://www.medias24.com/crise-du-covid-les-2-3-des-recrutements-et-stages-ont-ete-reportes-ou-suspendus-11267.html