Stagiaires.ma dévoile les résultats de la 5ème édition du baromètre du stage et de l’employabilité. L’étude concerne la période de janvier à septembre dernier et porte sur un échantillon de plus de 420.000 étudiants et plus de 24.000 managers.
Partant du principe que les universités et les écoles doivent être les garantes de l’employabilité de leurs étudiants, cette première plateforme gratuite des stages permet une mise en relation entre étudiants et recruteurs au Maroc.
Un premier constat en est ressorti déjà, à savoir que le rôle de l’établissement de formation est important. «Plus l’étudiant est accompagné et encadré dans le cadre de ses stages, plus il a des chances d’intégrer le marché du travail après sa formation». Une des recommandations des auteurs du baromètre est de mettre en place des dispositifs de préparation pour faciliter à leurs étudiants l’accès au stage et de doper leur employabilité. Les résultats de l’enquête révèlent également que le stagiaire est une ressource prisée aussi bien par les TPE, les PME que les Grande Entreprises (GE). Le baromètre révèle que «84% de recruteurs ont fait appel aux stagiaires en 2018, soit une hausse de 6% par rapport à l’exercice précédent (78%). Sur les 4 dernières années, l’évolution est conséquente : le taux d’entreprises faisant appel aux stagiaires n’était que de 38% en 2014».
L’analyse des sources de recrutement de stagiaires montre, par ailleurs, que les réseaux sociaux, première source de recrutement lors de l’échéance précédente, sont en perte de vitesse (57%) au profit des Job boards (sites de recrutement spécialisés) qui se hissent largement en tête avec 82%. Les écoles arrivent en troisième position avec 42%.
Trouver un stage n’est pas chose aisée cela dit. «73% des recruteurs rencontrent des difficultés lors du recrutement de stagiaires, liées notamment au manque de réactivité de l’école (93%), à la qualité des profils (77%), à l’absence lors de l’entretien (61%) ou encore à l’indisponibilité des stagiaires (49%)». Les résultats du baromètre sont clairs. Plusieurs raisons ont été identifiées, à savoir le problème de prise de contact avec le décideur (91%), le suivi de la candidature (85%), le choix de l’entreprise (76%) et la validation de la problématique (71%).
L’étude a aussi détecté une divergence de vision entre les recruteurs et les stagiaires. Un dialogue entre les écoles et universités et les entreprises devrait être instauré.
En effet, «le 2ème trimestre de l’année (avril à juin) est le moment prisé par 84% des entreprises pour accueillir des stagiaires, tandis que le troisième trimestre (juillet à septembre) est le créneau durant lequel les stagiaires sont le plus disponibles pour partir en stage (38%)». Même son de cloche pour la durée du stage : «85% des entreprises proposent des stages de plus de 3 mois, alors qu’ils sont 52% d’étudiants à rechercher un stage d’une telle durée».
Le baromètre a permis de mettre en exergue que les écoles privées sont celles qui sont les plus outillées à répondre aux besoins des recruteurs en matière de stages. Dès lors, l’écart entre les besoins et attentes des stagiaires, d’une part, et ceux des entreprises, d’autre part, s’est reflété sur le degré de satisfaction des deux parties. Les chiffres sont têtus: «63% des recruteurs sont insatisfaits de leurs stagiaires, tandis que 67% des étudiants le sont de leur dernier stage». Les entreprises avancent plusieurs raisons qui expliquent ce taux d’insatisfaction à savoir l’assiduité et la ponctualité, la communication et l’expression des idées, l’écoute active et enfin l’atteinte des objectifs. De leur côté, les étudiants avancent plusieurs facteurs qui sont à l’origine de leur insatisfaction pour ne citer que les horaires de travail incompatibles, le défaut d’encadrement, les indemnités de stage et avantages en nature dérisoires.
Selon les résultats du dernier baromètre, «73% des recruteurs offrent des primes et avantages en nature à leurs stagiaires. Les TPE semblent être les plus généreuses (92%) contre 73% et 54% respectivement pour les PME et les Grandes Entreprises».
72% des recruteurs considèrent, par ailleurs, que le stage représente une expérience professionnelle dans la sélection de candidats. Cela dit, pour que le stage soit considéré comme une expérience professionnelle et jouer ainsi ce rôle de pont vers l’emploi, un certain nombre de paramètres est à prendre en compte comme la durée cumulée de stages, le nombre de stages effectués et la spécialisation lors des stages. Le recoupement des résultats issus du baromètre le démontre clairement. «Pour la première variable, il faut, en effet, que la durée cumulée des stages dépasse 6 mois, selon 81% des recruteurs. Pour le nombre, un étudiant devrait avoir effectué 3 stages pour être employable, selon 48% des recruteurs. Par ailleurs, pour maximiser ses chances, la spécialisation s’avère nécessaire : 78% des recruteurs recherchent des profils spécialisés dans 1 seul domaine !», affirment les auteurs de l’étude.
L’aide à la recherche de stage de l’étudiant est différente selon qu’il s’agit d’établissements publics ou privés. «61% des étudiants du privé affirment avoir bénéficié de rencontres avec les entreprises contre 8% pour ceux du public. 37% ont bénéficié de contacts professionnels mis à leur disposition contre 9% pour les étudiants du public. Ils ont également eu droit à des ateliers et séances de coaching (35%) contre 4% pour leurs confrères des établissements publics», poursuivent les auteurs du baromètre.
Pendant la durée du stage, la même logique a été mise en exergue: «87% des étudiants du privé ont été accompagnés par leurs écoles dans la réalisation du rapport de stage contre 38% pour le public; pour le choix de la problématique, 61% contre 5% respectivement».
Sur le registre des soft skills (compétences comportementales), 61% des recruteurs affirment «être satisfaits de leurs stagiaires issus de formation privée en matière de soft skills, alors que 26% le sont vis-à-vis des stagiaires issus de formation publique». Le baromètre démontre, par ailleurs, que les soft skills sont déterminants dans le recrutement des stagiaires : «32% des lauréats du privé sont recrutés pendant leur stage contre 4% pour ceux du public».